- RUBICON
- RUBICONRUBICPetit fleuve côtier qui se jette dans l’Adriatique non loin de l’actuelle Rimini, le Rubicon, au temps de la République romaine, sépare la Gaule cisalpine de l’Italie. Aucun général romain ne doit franchir cette frontière naturelle pour pénétrer en Italie sans l’accord du Sénat, sous peine d’être déclaré ennemi de Rome. Fleuve, ou plutôt modeste rivière, que Jules César traverse malgré tout, le 12 janvier 49, à la tête de la IIIe légion. Ce dernier a compris la valeur symbolique de ce cours d’eau et donna à cette traversée sans péril immédiat un caractère religieux, une importance politique qui dépasse la seule notion géographique. Il a fait lâcher des chevaux dans les champs qui bordent les rives du Rubicon pour apaiser les dieux, et il s’est élancé à la tête de ses troupes en s’écriant, nous rapporte Suétone: «Allons où nous appellent le langage des dieux et l’injustice de nos ennemis. Les dés sont jetés.» Non seulement César joue sa carrière et entre dans l’illégalité, mais en même temps, au moment où il franchit le Rubicon, il se sent habité par une force divine. Le Rubicon est un de ces lieux historiques qui ont valeur de symbole.Rubicon(le) rivière tributaire de l'Adriatique, qui séparait la Gaule cisalpine de l'Italie. Après la conquête des Gaules, César franchit le Rubicon pour marcher contre Pompée (50 av. J.-C.). Il transgressa cet interdit en s'écriant: Alea jacta est! ("Les dés ont été jetés", ou "Le sort en est jeté"). - Loc. Franchir le Rubicon: prendre une décision irrévocable et périlleuse.⇒RUBICON, subst. masc.A. — [P. allus. au Rubicon, petit fleuve formant la limite entre l'Italie et la Gaule Cisalpine qu'il était interdit de passer à la tête d'une armée et que César franchit avec ses troupes] Franchir, passer le Rubicon. Prendre une décision hasardeuse irrévocable et lourde de conséquences. Synon. sauter le pas. Il se peut que la Fédération [Cornec] élargisse le cercle de ses adhérents et que des familles catholiques plus nombreuses soient venues grossir ses rangs. Mais ce sont là des catholiques qui ont franchi en conscience le Rubicon de la laïcité (Le Nouvel Observateur, 1er juin 1966, p. 12, col. 3). Catherine et Jean ont passé le Rubicon: ils ont, comme on dit, acheté du « moderne » (Elle, 14 mars 1968, p. 45, col. 2).B. — JEUX (de cartes). On appelle Rubicon une version abrégée du piquet à deux. Quand deux joueurs ne disposent pas d'un temps suffisant pour terminer une partie en 221 points, ils peuvent décider de jouer en quatre coups. Chacun double ses points au premier et au quatrième coups (ALLEAU 1964, p. 404).— Loc. Jouer le rubicon. Jouer la partie en quatre coups en doublant les points obtenus par chaque joueur au premier et au dernier coup. (Ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr.).— Empl. adj. inv. Être rubicon. ,,Être perdant dans une telle partie de cartes`` (Lar. 20e-Lar. Lang. fr.).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1933 jeu (Lar. 20e: jouer le rubicon c'est jouer la partie en un certain nombre de coups [...] le perdant est rubicon). De la loc. passer le Rubicon « se décider à quelque chose de hasardeux, irrévocable » 1611 (COTGR.), de Rubicon, lat. Rubico, -onis, rivière servant de frontière entre la Gaule Cisalpine et l'Italie que César franchit avec ses troupes malgré la défense qui en était faite aux généraux romains, sans la permission du Sénat.
rubicon [ʀybikɔ̃] n. m.ÉTYM. XVIIe, passer le rubicon.; n. d'une petite rivière d'Italie. → Franchir (le rubicon).❖0 En somme, je possédais son consentement à l'impression, il me l'avait formellement donné, quoique non franchement. Puis, au fait, les rubicons et les coups d'État n'ont jamais été pour m'épouvanter.2 ☑ Loc. (1933). Jouer le rubicon : jouer une partie de piquet en quatre coups. — Être rubicon, perdre cette partie.❖HOM. Rubicond.
Encyclopédie Universelle. 2012.